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Je vous propose de découvrir grâce à ce blog mes talents de cuisinière. Si vous les trouvez, ce serait sympa de prévenir, parce que ça fait un bail que je les cherche... Bon appét... ah non, peut-être pas, en fait.

samedi 6 octobre 2012

Le cake à la banane

Si il est un constat que j'ai pu faire au cours de ma carrière de cuisinière ratée, c'est que les bonnes intentions ne suffisent pas en cuisine. Par un beau dimanche de septembre, je décide d'aller faire les courses, et au départ rien ne laissait présager le drame qui allait se produire dans la cuisine de Cédric... Un peu refroidie par le désastreux épisode des pâtes à la poêle (que je vous raconterai aussi, rassurez-vous), je pensais m'être résignée... La cuisine, ce n'était pas pour moi. Mais c'était sans compter sur mes bons sentiments. Cédric devait rentrer très tard d'un concert, et je l'avais imaginé pris d'une petite faim, ouvrant le frigo, découvrant le succulent dessert amoureusement préparé par sa parfaite petite nana... J'ai donc songé à quoi lui concocter, et la meilleure idée que j'ai eue, c'est un... cake à la banane. Heureusement qu'il a de l'humour.

Me voici donc au supermarché, achetant des bananes bio (c'est pas vrai, c'était des Chiquita, mais j'ai honte d'avoir filé mon fric à ces esclavagistes), des oeufs bio aussi (c'est pas vrai non plus), du sucre, de la farine, et de la levure. En arrivant chez Cédric, je me rends compte qu'il a déjà deux paquets de sucre, ceux que j'ai achetés la dernière fois que j'ai tenté de faire une tarte à la mousse au chocolat. L'explosion de la pâte feuilletée dans le four a malheureusement réduit l'énoncé de mon dessert, dont la partie survivante n'était d'ailleurs pas franchement fameuse. Si je continue comme ça, à la prochaine guerre, Cédric pourra revendre ses 754 paquets au marché noir et se faire assez de fric pour racheter Tirlemont, voyons le côté positif des choses.

 Une fois tous les ingrédients amoureusement déballés, je me rends compte que Cédric n'a pas de balance. Notez que lorsque j'ai fait la mousse au chocolat, Cédric n'avait pas de batteur électrique, c'est après avoir monté les oeufs en neige à l'ancienne que je me suis rendue compte qu'en fait, si. Me voici donc en train de dévisager ce paquet de sucre et je tente, au pif, d'estimer la quantité dont j'ai besoin, que je verse avec confiance dans le plat où attendent sagement les oeufs et la farine. Le paquet pèse 1 kilo, j'ai besoin de 250 grammes.

 Un petit calcul et le tour est joué ! Si le carré de l'hypothénuse équivaut à la somme des angles arrondis, que le train pour la charmante petite ville de Plodiv quitte la non moins charmante ville de Gabrovo à 20h43,  et que le robinet de Jean fuit mais que sa baignoire est trouée...

... j'ai mis beaucoup trop de sucre.

Merde. Pour une raison étrange que je ne m'explique pas, j'en ai tout de même rajouté après, au cas où Cédric serait diabétique et que je voudrais le tuer sur le coup.  Je touille ensuite dans ma pâte en laquelle j'ai encore foi, et je rajoute le beu...

 Merde, le beurre !

Cédric n'ayant pas de micro-ondes, c'est à la poêle que j'ai tenté de le faire fondre... Je jette le tout dans l'évier, rince la poêle, réitère mon exploit, en faisant bien attention cette fois-ci. C'est donc un morceau de beurre beaucoup trop dur que j'écrase dans la pâte, à qui je parle, bizarrement. "Allez, merde, fais un effort !", lui dis-je, contrariée par ces énormes grumeaux. Comme Cédric n'a pas de mixer non plus (...), j'écrase les bananes pas assez mûres dans ma préparation et j'ajoute la levure.

Aha, mais on ne me la fait pas, à moi ! La dernière fois que j'ai fait un gâteau, j'en avais mis beaucoup trop, ce qui fait que le truc avait gonflé plus vite que l'ego d'un mec jouant à qui pisse le plus loin, avait débordé du plat, donnant des airs de grosse tumeur à mon dessert. Je suis à deux doigts de compter les grains de levure, je termine, range et nettoie pendant que le four chauffe. J'enfourne le cake dans un petit plat que j'ai beurré et fariné, et, fière de moi et convaincue de ma réussite, j'enclenche la minuterie, ce qui est une progression remarquable, vu qu'avant j'oubliais systématiquement de regarder l'heure...

 45 minutes de patience, et mon dessert serait fin prêt à remplir sa mission, ravir les papilles gustatives de mon amoureux, émerveillé d'avoir trouvé une perle telle que moi...

9 minutes plus tard, l'odeur de brûlé m'oblige à sortir le cake du four, de peur que les voisins appellent les pompiers.

Presque instantanément, la brique noire qui dans mes rêves avait été un cake s'est mise à durcir, formant une croûte telle que j'ai été surprise de voir le couteau s'y enfoncer malgré tout. Je décommande la foreuse nucléaire et teste la cuisson (ahaha) du cake. C'est là toute mon utopie, le truc est raté à l'extérieur, mais je nourris l'espoir (heureusement qu'il ne se nourrit pas de bouffe, lui) que l'intérieur soit réussi. Le couteau ne ressort pas propre, j'ai donc réitéré mon exploit d'avec les fish-sticks : C'est à la fois brûlé et pas cuit. Souhaitant tout de même immortaliser mon incompétence, je prends une photo du cake plat et brûlé... Et je le laisse sur la table de la cuisine...

L'histoire ne s'arrête pas là. A 3h du matin, Ced rentre, et doit savoir que j'ai fait la cuisine à l'odeur de bûcher funéraire collectif qui règne chez lui. Aventureux, il se découpe un bout de cake, me rejoint dans le lit et me réveille, c'est une bonne petite crise de fou rire qui suit... "Qu'est-ce qui a fait dans ta vie pour qu'un jour, tu te dises, "je vais faire un cake à la banane ?" ", me dit-il...

Je ne sais pas, mon amour... Je sais en tous cas ce qui fait que je n'en ferai plus...

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